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Publié le 26 avril 2022

Les enjeux des 100 premiers jours du nouveau gouvernement : la FEHAP présente ses propositions

La période des 100 premiers jours revêt un caractère majeur car elle donne le ton du prochain quinquennat. C’est pourquoi, la FEHAP souhaite des actions fortes dès son démarrage.

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Paris, le 25 avril 2022 La période des 100 premiers jours revêt un caractère majeur car elle donne le ton du prochain quinquennat. C’est pourquoi, la FEHAP souhaite des actions fortes dès son démarrage. Elle revendique, sans attendre, une réforme de la gouvernance et l’adoption de deux lois, l’une de programmation pluriannuelle en santé, l’autre sur l’autonomie. Cette période décisive doit également être consacrée à renforcer l’action déjà engagée sur l’attractivité des métiers du soin et de l’accompagnement.

Sur le plan de la gouvernance, la FEHAP souhaite que le pilotage de la stratégie de santé au plan national soit revu. Elle appelle également de ses voeux l’identification d’un ministère en charge du pilotage de l’autonomie et responsable de la cinquième branche.

Le financement du système de santé doit passer par une loi de programmation en santé

La fédération souhaite que les 100 premiers jours donnent lieu à l’adoption d’une loi de programmation en santé, permettant de donner une visibilité pluriannuelle sur les priorités et les financements, à l’instar de ce qui existe pour les armées.

Une telle loi permettrait de déterminer par avance les moyens que compte mettre en oeuvre le gouvernement pour répondre aux besoins identifiés sur le territoire. Elle offrirait l’opportunité de mettre en avant le champ de la prévention.

La prévention : un enjeu de société. Seules 2% des dépenses de santé sont actuellement consacrées à la prévention. C’est insuffisant. Il faut accompagner les citoyens pour qu’ils puissent prendre soin de leur santé, en développant des consultations bilans à des âges clés. Elles permettront de donner des conseils adaptés suivant les risques encourus par la personne.

Un enjeu de parcours de santé : chaque citoyen suit un parcours de santé à un moment ou un autre de sa vie. En tant qu’acteur de la politique de santé, notre responsabilité est de le rendre le plus fluide et adapté aux besoins des personnes. Pour cela, la prévention joue un rôle majeur. Allouer des moyens financiers à la hauteur des enjeux est une condition sine qua non pour une balance juste et équitable entre qualité de l’offre et besoins des populations. D’autres évolutions sont également à privilégier comme favoriser le soutien au domicile ou encore repenser la notion de « référent en santé » qui repose aujourd’hui sur le médecin traitant et qui mériterait d’être élargi à d’autres professionnels.

L’attractivité des métiers du soin et de l’accompagnement : il faut agir vite et fort !
Désaffection, pénurie, déficit d’image, erreur d’orientation, manque de souplesse, iniquité, autant de maux dont souffre le secteur de la santé, quel que soit son statut. L’heure n’est plus aux constats mais à l’action. C’est pourquoi la FEHAP propose dès à présent de :
Augmenter rapidement le nombre de professionnels pour le mettre en adéquation avec les besoins,
Diversifier les recrutements, par exemple en développant l’alternance et la professionnalisation, ainsi que la validation des acquis de l’expérience (VAE),
Adapter Parcoursup et revenir aux entretiens de sélection pour l’accès aux métiers de la santé. Une mesure destinée à mettre un terme à l’érosion rapide des effectifs dans les IFSI après la rentrée, en lien avec une mauvaise adéquation des recrutements par rapport aux besoins,
Développer les passerelles pour favoriser les reconversions vers le secteur,
Prolonger l’effort financier pour rattraper le niveau de rémunération de nos voisins européens,
Favoriser une plus grande équité de traitement entre les professionnels de santé travaillant à l’hôpital public et dans le secteur privé solidaire, de manière à permettre aux acteurs du service public de recruter dans des conditions identiques,
Créer des postes d’assistants médicaux qui permettraient d’optimiser les temps médicaux et faire reconnaître les métiers de la coordination comme des métiers de santé,
Mettre en place une politique du logement pour les professionnels en leur donnant un accès prioritaire, leurs emplois étant non délocalisables et incompatibles avec le télétravail,
Développer des crèches municipales qui ferment à 22 heures pour les professionnels appelés à travailler hors des plages horaires classiques, comme les infirmiers ou les aides-soignants.

Accompagner le vieillissement de la population & des personnes les plus fragiles
Une loi sur l’Autonomie : le mirage doit devenir réalité.

Longtemps promise, toujours attendue, une loi en faveur de l’autonomie doit voir le jour très rapidement pour allouer des financements à la cinquième branche de la Sécurité sociale.
Il faut accroître le taux d’accompagnement dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) et dans les unités de soins de longue durée (USLD).

Faire reculer la précarité
Plus de 11 millions de personnes pauvres, soit plus de 16% de la population. 300 000 personnes sont aujourd’hui sans domicile fixe, 2,2 millions en attente d’un logement social.
Le constat est accablant : les chiffres de la pauvreté sont encore trop hauts, les droits fondamentaux des personnes ne sont pas garantis, la pauvreté se pérennise avec une certaine invisibilité sociale.
Pour contribuer à remédier à cette situation, la FEHAP propose de :
Renforcer les moyens financiers pour l’insertion professionnelle des personnes précaires et des jeunes,
Réaffirmer et renforcer l’inconditionnalité de l’accès à un hébergement de qualité et le maintien dans ce dernier,
Faire du vieillissement des personnes précaires un enjeu des politiques publiques,
Renforcer l’accès à un parcours de soin de qualité des personnes précaires,
Créer une politique pluriannuelle de l’hébergement des personnes en situation de précarité.

La sanctuarisation et clarification de la notion de service public

Après une crise sanitaire aussi inattendue que bouleversante, la notion de service public n’a jamais été autant mise sur le devant de la scène. Tantôt hissée pour porter les couleurs d’un secteur, tantôt revendiquée pour obtenir une égalité de traitement, tantôt brandie pour porter des valeurs fortes de solidarité nationale.
Même si sa raison d’être est intouchable, elle risque de se fragiliser si elle n’est pas clarifiée.
Quels acteurs doivent assurer cette mission de service public ? Seraient concernés les établissements publics et les établissements du secteur privé solidaire, le critère d’utilité sociale étant privilégié. La non rémunération des actionnaires et l’encadrement des rémunérations des dirigeants sont ainsi des critères centraux de l’économie sociale et solidaire à promouvoir dans ce cadre. Cette réaffirmation du service public doit s’accompagner d’une révision des modes de financements des activités de façon à assurer l’équité de traitement entre acteurs exerçant une mission de service public, au même titre que les dépassements d’honoraires qui doivent être encadrés.