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Publié le 06 décembre 2022

Jeux de Paris 2024, pour un tremplin dans l’accélération de l’accessibilité pour les citoyens

A l’occasion de la journée internationale des personnes handicapées, une vingtaine d’acteurs associatifs, de fédérations sportives, d’entreprises, de personnalités publiques souhaitent, dans une tribune, attirer l’attention sur l’urgence d’accélérer les actions en faveur de l’inclusion des personnes en situation de handicap.

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Tribune publiée le 3 décembre 2022 dans le journal quotidien L’Equipe, page 33.

A l’occasion de la journée internationale des personnes handicapées, une vingtaine d’acteurs associatifs, de fédérations sportives, d’entreprises, de personnalités publiques souhaitent, dans une tribune, attirer l’attention sur l’urgence d’accélérer les actions en faveur de l’inclusion des personnes en situation de handicap.

 

Les prochains Jeux Olympiques et Paralympiques mettront Paris et la France sous les feux des projecteurs pendant les semaines que durera cet événement sportif planétaire. Parmi les 10 millions de spectateurs attendus dans la capitale et sa région, 350 000 personnes sont en situation de handicap1. Certaines éditions précédentes de ce rendez-vous mondial fédérateur ont largement servi à donner un coup d’accélérateur en matière d’accessibilité des personnes en situation de handicap, comme en 2012 pour les Jeux de Londres.

 

L’accès au sport : un enjeu de santé publique


Paris 2024 en a fait l’une de ses ambitions majeures afin de proposer des Jeux inclusifs, où chacun trouve sa place, spectateur comme athlète.

Parce que pratiquer une activité sportive est un outil puissant pour renforcer l’intégration sociale et favoriser la santé physique et mental de chacun. Parce qu’assister à des démonstrations sportives et supporter les athlètes participent à la cohésion sociale.

En France, la moitié des 331 000 équipements sportifs publics​ ont plus de 36 ans2. Ce chiffre laisse deviner que ces infrastructures ne sont pas adaptées pour les personnes en situation de handicap. Pourtant des aides financières existent. « Comme le démontre l’enquête de Paris 2024 et l'Observatoire de Recherche sur les Méga-événements sur les freins et leviers à leur pratique sportive, le manque d’équipements et leur faible accessibilité (transport, parking, chemin d’accès à l’équipement, l’accompagnement, etc) demeurent des freins notables à la pratique d’un sport par les personnes en situation de handicap », précise Marie-Amélie Le Fur, présidente du Comité Paralympique et Sportif Français (CPSF). En effet, 12 millions de Français environ (sur 66 millions) sont touchés par un handicap. Et, 50% des clubs3 estiment que le développement de la pratique sportive des personnes en situation de handicap passe par l’amélioration de l’accessibilité des infrastructures.

 

Les solutions sont à notre portée

Pouvoirs publics, collectivités territoriales, acteurs de la société civile, mais aussi citoyens et entreprises, nous avons la responsabilité commune de rendre le sport accessible à tous. Aujourd’hui, chaque évènement sportif doit porter le sceau d’avancées sociales et environnementales fortes.

Une impulsion a été donnée afin de construire des structures adaptées ou de soutenir leur mise en accessibilité. Il s’agit de l’un des axes privilégiés des politiques publiques sportives en amont des Jeux Olympiques et Paralympiques, comme le programme « 5 000 équipements sportifs de proximité4 »

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Envisager l’accessibilité au-delà des infrastructures sportives

Qu’il s’agisse de la voirie, des transports, des équipements, des informations ou des outils numériques l’accessibilité apparaît comme la condition sine qua non au respect des droits fondamentaux des personnes en situation de handicap. La loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, a introduit des mesures visant à développer leur inclusion dans toutes les dimensions de leur citoyenneté.  Pourtant seulement 3 % des lignes du métro parisien sont accessibles par exemple. A ce titre, Clément Beaune, ministre des transports, a reconnu, lors de la journée paralympique du 8 octobre 20225, la nécessité d’accélérer le mouvement pour tenir les objectifs de 2024. La mise en accessibilité des infrastructures doit être bien plus large et doit toucher le territoire national.

Un éveil collectif nécessaire pour faire nation

La liberté des personnes en situation de handicap n’existe pas sans une entière liberté de mouvement d’aller et de venir.

L’égalité n’est pas atteinte tant qu’un sportif en situation de handicap moteur, visuel ou intellectuel ne pourra pas accéder aux douches des vestiaires ou tant qu’un spectateur en situation de handicap ne peut pas être accueilli avec des informations compréhensibles et/ou s’orienter grâce à une signalétique adéquate.

La fraternité n’est pas une réalité tant que les personnes en situation de handicap sont victimes de discrimination dans les actes de la vie quotidienne sans que cela ne choque. Adoptons collectivement des réflexes d’accueil inclusifs (aider une personne mal-voyante à s’orienter par exemple).

 

Notre capacité à faire société s’exprimera par notre faculté commune de ne pas laisser sur la ligne de départ une frange de nos concitoyens. La mise en accessibilité est donc une véritable course de fond collective. Les Jeux de Paris 2024 nous offrent l’opportunité d’accélérer le pas pour être au rendez-vous du tournant historique. Cet événement mondial est une formidable opportunité pour la France de laisser un héritage durable au bénéfice du bien commun.

 

 

Signataires :

 

  • Sandra Billet, Maire de Saint-Leu-la-Forêt et Jean Michel Castelli, Premier adjoint Sports et Jeunesse de la Mairie de Saint-Leu-la-Forêt
  • Timothée Brun, président de l’Association nationale des étudiants en STAPS
  • Benoît Catel, directeur général du Crédit Coopératif
  • Xavier du Crest, président France d’Handicap international
  • Marie-Sophie Desaulle, présidente de la FEHAP (Fédération des Établissements Hospitaliers et d’Aide à la Personne)
  • Luc Gateau, président de l'UNAPEI
  • Dominique Gillot, présidente de la Fédération Générale des PEP (Pupilles de l'Enseignement Public)
  • Julian Jappert, directeur général du think tank Sport et Citoyenneté
  • Carmen Kassovitz, actrice
  • Matthieu de Lahousse, président et co-fondateur Secoya
  • Guillaume Légaut, directeur général du Groupe associatif UCPA
  • Sylvie Loire Fabre, présidente du directoire de BTP Banque
  • Mai-Anh Ngo, secrétaire générale de la Fédération Française Handisport et Docteure en droit, ingénieure de recherche au CNRS dans le laboratoire GREDEG
  • Maud Raynaud, directrice de Comme les Autres
  • Pascale Ribes, présidente d’APF France handicap
  • Romain Rousseau, producteur et co-fondateur de Nolita
  • Jérôme Saddier, président d'ESS France et du Crédit Coopératif
  • Ryadh Sallem, dirigeant associatif, entrepreneur de l'ESS, membre du Conseil d’administration de « Paris 2024 », membre du comité d'organisation de la Coupe du Monde de rugby-fauteuil France 2023 et membre de l'équipe de France de rugby-fauteuil

 

1 Mairie de Paris

2Institut national de la jeunesse et de l'éducation populaire

3Enquête « Handicap, incapacité, dépendance » menée par l’Insee et la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees)

4Annonce par le Président de la République le 14 octobre 2021, le Programme des Équipements sportifs de Proximité vise à accompagner le développement de 5 000 terrains de sport d’ici 2024

5 Déclaration Clément Beaune, ministre des transports