Pour la FEHAP, la fin de vie doit se construire de manière individualisée autour de la personne, avec une attention particulière pour les plus vulnérables
2 200 professionnels de la FEHAP ont exprimé leur avis sur le sujet de la fin de vie
A l’initiative du Président de la République, le débat sur l’euthanasie et le suicide assisté a été relancé en France en vue d’une éventuelle loi d’ici la fin de l’année 2023. La FEHAP, fédération de référence du secteur privé solidaire en santé, a choisi la voie de la concertation en donnant la parole aux professionnels du soin et de l’accompagnement qu’elle représente, suivi d’un débat au sein de ses instances. En résulte une feuille de route qui s’articule autour de l’organisation des soins, la formation et l’accompagnement des personnes.
2 200 professionnels de la FEHAP ont exprimé leur avis sur le sujet de la fin de vie.
La FEHAP a recueilli l’avis des professionnels du soin et de l’accompagnement qu’elle représente par le biais d’une enquête menée en novembre 2022. Les résultats montrent une très grande hétérogénéité des réponses exprimant, à la fois, une volonté de voir se développer les soins palliatifs (71%), mais aussi de voir naître une nouvelle loi instaurant une aide active à mourir (59%).
A noter toutefois que 21% des répondants utiliseraient leur clause de conscience en cas d’évolution de la loi autorisant l’aide active à mourir.
A l’image de la société, les résultats de l’enquête mettent en lumière une très grande disparité marquée par les catégories de professionnels interrogés. En effet, les avis divergent très clairement entre les médecins travaillant en soins palliatifs et les professionnels de santé travaillant dans les autres services, en EHPAD ou à domicile.
A l’issue de cette enquête, la FEHAP a organisé des débats au sein de ces instances afin de dégager un consensus et une feuille de route qui placent les personnes fragiles et leurs aidants au cœur de ses préoccupations.
Tous les résultats de l’enquête sont disponibles ici.
Une feuille de route qui place les personnes vulnérables au cœur du dispositif et apporte soutien et formation aux professionnels et aux aidants.
Quand on évoque la fin de vie, il est crucial d’apporter une attention particulière aux personnes vulnérables, en particulier celles présentant des troubles altérant leurs capacités cognitives et psychiques. Le cadre légal doit permettre à ces dernières de pouvoir préserver leur qualité de vie, y compris dans cette ultime étape.
Il en va de même pour le recueil des consentements et des choix des personnes en cas d’évolution brutale de leur santé. Même si cette étape peut s’avérer délicate, elle doit être mieux anticipée et systématisée avec la possibilité donnée à toute personne majeure de les inscrire dans un registre public accessible directement en ligne ou par l’intermédiaire d’un professionnel de santé.
La FEHAP a construit une feuille de route qui s’appuie sur trois piliers :
- Une organisation modernisée pour mieux articuler les soins prodigués par les professionnels assurant les soins palliatifs et les professionnels de santé au sens large, un des leviers étant de promouvoir la délégation de tâches. Ces mesures doivent s’intégrer au sein d’une collaboration entre professionnels de santé assurant des soins palliatifs : en établissement de santé ou médico-social, entre professionnels hospitaliers et libéraux, entre les équipes spécialisées et les équipes du premier recours, avec les services d’hospitalisation à domicile,
- Une formation améliorée avec des professeurs dédiés à l’enseignement des soins palliatifs associée à la création de cursus spécifiques dédiés aux professionnels des secteurs sanitaires et médico-sociaux,
- Un accompagnement des personnes en fin de vie renforcé en donnant une place privilégiée aux aidants et aux bénévoles. De plus, ces derniers devraient bénéficier d’un recours au soutien psychologique automatique, même après le décès de la personne accompagnée.
Enfin, la FEHAP souhaite que la clause de conscience soit garantie, en cas d’évolution du cadre légal, afin de permettre à tous professionnels de se sentir en phase avec leur pratique professionnelle.
Retrouvez le détail des propositions ici.