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Publié le 08 août 2022
Audition de François Braun, ministre de la Santé et de la Prévention, sur la situation des urgences
Audition de François Braun, ministre de la Santé et de la Prévention, sur la situation des urgences
Suite à l'audition de François Braun, ministre de la Santé et de la Prévention, mardi 2 août, par la commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale au sujet de la situation des urgences, je vous prie de trouver ci-joint un compte-rendu détaillé et ci-dessous ce qu’il faut en retenir.
Sur la situation des urgences en France
- Nos urgences sont le symptôme aigu d'une crise plus large qui traverse le système de santé.
- Les fragilités de notre système de santé tiennent à des tensions importantes, notamment au plan de la démographie médicale. Elles tiennent à des mouvements sociétaux plus profonds, notamment la pénibilité du travail qui est moins bien acceptée aujourd'hui.
- Les territoires disposent ainsi jusqu'à la fin du mois de septembre d'une série de nouveaux leviers pour garantir une réponse adaptée aux besoins de santé des Français tout au long de l'été.
- Les urgences sont le point de convergence des difficultés de la ville et de l'hôpital. Par conséquent, elles ne sont que le révélateur d'une crise plus profonde qui touche l'ensemble du système démographie médicale inadaptée : offre de soins inadéquate, mauvaise articulation entre la médecine de ville et l'hôpital, perte de sens et d'attractivité de certains métiers du soin
Sur l'ambition du Gouvernement en matière d'organisation des soins
- Mon objectif sera de fonder un nouveau modèle pour répondre toujours mieux aux besoins de santé de nos concitoyens partout sur le territoire aujourd'hui et demain. Le mot d'ordre est simple : il s'agit de passer d'une logique de l'offre à un système fondé sur la réponse aux besoins de la population.
- Mieux prévenir également car je souhaite que nous puissions développer une culture de la prévention. Prévenir et dépister plus précocement les pathologies, c'est agir pour une vie en meilleure santé.
- Cette uvre de refondation sera un travail collectif qui demandera un certain courage et qui devra associer, aux côtés de l'État, les soignants, les soignés et les élus. C'est l'objet de la conférence des parties prenantes dont nous préparons les contours cet été pour un lancement à la rentrée.
Sur les mesures en période estivale pour les urgences
- Orienter les patients
- Cet été, notre priorité est de mieux orienter les malades en amont. Pour cela, nous devons avoir un mot d'ordre simple : l'appel aux urgences. Le numéro 15 doit devenir un réflexe pour tous les Français en cas de détresse, mais aussi lorsque devant une situation aiguë leur médecin traitant n'est pas joignable.
- Pour faire du 15 un réflexe, des messages pédagogiques sont diffusés sur les radios notamment relayées par les ARS pour informer et inciter les Français à y recourir avant de se déplacer à l'hôpital.
- En parallèle, nous encourageons le recrutement des assistants de régulation médicale.
- Libérer des capacités d'accueil en soins non-programmés
- La mobilisation solidaire de la ville et de l'hôpital est indispensable pour désengorger les urgences.
- Pour cela nous avons décidé d'attribuer de manière temporaire un supplément de 15€ pour tout acte effectué par un médecin libéral à la demande de la régulation du SAMU ou du SAS pour un patient hors patientèle.
- Encourager le déploiement d'une offre cohérente de soins sur l'ensemble du territoire
- La clé c'est un bon maillage et une bonne articulation qui mobilise efficacement l'ensemble des personnels de santé d'un territoire.
- Nous facilitons les admissions directes en service hospitalier, l'hébergement d'urgence en EHPAD et le recours à l'hospitalisation à domicile.
- Nous demandons que les spécialistes privés comme publics soient associés sous la coordination de l'agence régionale de santé concernée car la pénibilité de la nuit et du week-end ne doit ne peut plus reposer que sur le service public.
Sur les suites à donner aux mesures d'été proposées aux services d'urgence
- Le ministre de la Santé installera prochainement un comité de suivi et d'évaluation du plan d'urgence. Ce sera l'occasion de se projeter dans la future réforme du système de santé.
- En somme, le plan dont je suis venu vous parler aujourd'hui est un plan d'urgence, mais c'est aussi une première pierre posée pour refonder et renforcer notre système de santé.