Tribune de Marie-Sophie Desaulle, Présidente FEHAP, publiée le 8 aout - journal La Croix. Intitulée : Santé : « La solidarité peut être le pilier d’un modèle économique », elle revient sur les piliers de notre modèle Privé Solidaire.
Tribune de Marie-Sophie Desaulle, Présidente FEHAP, publiée le 8 aout - journal La Croix. Intitulée : Santé : « La solidarité peut être le pilier d’un modèle économique », elle revient sur les piliers de notre modèle Privé Solidaire.
Tribune de Marie-Sophie Desaulle, Présidente FEHAP, publiée le 8 aout - journal La Croix. Intitulée : Santé : « La solidarité peut être le pilier d’un modèle économique », elle revient sur les piliers de notre modèle Privé Solidaire :
Santé : « La solidarité peut être le pilier d’un modèle économique »
tribune
- Marie-Sophie DesaullePrésidente de la Fédération du Secteur Privé Associatif en Santé
Alors que le système de santé français est en crise, Marie-Sophie Desaulle, présidente de la FEHAP la Fédération des Établissements Hospitaliers et d’Aide à la Personne privés solidaires , défend le modèle du secteur privé associatif, au sein duquel « aucun bénéfice n’est distribué à des actionnaires ».
Nous disposons en France d’un bon système de santé sur lequel nous pouvons nous appuyer en confiance. Et pourtant, il subit de fortes tempêtes. Nous avons tous en tête celle du Covid, les bourrasques médiatiques qui soufflent sur les Ehpad et plus récemment les difficultés inquiétantes de fonctionnement des établissements face à la pénurie de professionnels.
Alors que le gouvernement au pouvoir se targue d’avoir investi massivement pour sortir de l’ornière creusée un peu plus par la crise du Covid, les inégalités demeurent et les métiers de la santé n’ont jamais été autant rejetés par les professionnels eux-mêmes et les futures générations.
Face à ce marasme, existe-t-il une alternative ? Un modèle qui conjuguerait le meilleur des secteurs public et privé commercial ? Et si ce modèle existait depuis la nuit des temps, accueillant des milliers de Français chaque jour, dans tous les champs de la santé : crèches, hôpitaux, handicap, Ehpad, cancérologie, dialyse
Les clés du privé associatif
Ce secteur existe depuis le XIXe siècle. Il est né de la volonté des personnes de s’impliquer dans la cité, de prendre soin des plus faibles et d’accompagner avec dignité nos anciens. Il fut pensé et créé au sein de fondations et de congrégations, dans une logique d’engagement bénévole, dévouée au bien commun et dans l’acceptation de tous. Forte d’une organisation qui s’affranchit de toutes les contraintes du public et du privé, se démarquant par sa souplesse et sa réactivité.
Ce secteur, c’est celui du privé associatif. Vous le côtoyez tous les jours. Très certainement sans le savoir. Un secteur silencieux, qui n’a pas pour habitude de hausser le ton, de manifester, et qui pourtant n’a pas démérité, prenant une bonne part dans la lutte contre le Covid.
Un secteur fondé sur la solidarité
Attardons-nous sur cette notion de solidarité. Pour le commun des mortels, il s’agit souvent d’entraide, de dons que l’on peut faire à des associations très connues et reconnues. Mais qui peut s’imaginer que derrière le mot solidarité peut se cacher toute une offre de santé. Absolument tous les services et tous les types de structures dont nous avons besoin tout au long de notre vie.
Une solidarité synonyme d’innovation de pointe, portée par des fleurons comme la Maison Jeanne Garnier qui, dès 1842, a créé une offre en soins palliatifs ou encore l’Hôpital Foch Suresnes qui a réalisé en 2020 la 1re greffe pulmonaire d’un patient atteint du Covid.
Une solidarité symbole d’engagement sincère et désintéressé avec une gouvernance bénévole de ses établissements, la transmission des savoir-faire entre pairs en toute bienveillance. Des professionnels du soin et de l’accompagnement qui décident de travailler dans des établissements pour rejoindre une communauté qui défend des valeurs, pour la souplesse managériale, pour l’écoute de leurs besoins et l’adaptabilité de leur cadre de travail (exercice mixte libéral/salarié).
Aucun bénéfice aux actionnaires
Une solidarité qui se soustrait à toute considération économique : aucun bénéfice n’est distribué à des actionnaires. Tous les surplus sont investis au profit des bénéficiaires. Et ce n’est pas un vain mot. Oui, il est possible de garantir la même qualité que le public avec une permanence et une continuité des soins, le tout sans dépassement d’honoraire.
Une solidarité qui place l’humain au cur de ses préoccupations, porteuse de confiance envers les générations à venir, d’encouragement des jeunes à s’engager à découvrir nos métiers à travers le service civique, l’apprentissage et la formation.
Une solidarité basée sur la confiance. Confiance envers les professionnels qui exercent dans un cadre simple, clair dans une logique de contrat et de délégation. Confiance envers les personnes qui ne nous confient pas seulement leur santé, mais qui nous permettent de progresser en partageant leur expérience. Ce que l’on nomme les patients experts ou la pair-aidance, un pan de notre système de santé qu’il est indispensable de développer.
Alors oui, la solidarité peut être le pilier d’un modèle économique et même de tout notre système de santé. Il suffit pour cela d’ouvrir les yeux, de faire des choix délibérés, bref de prendre les bonnes décisions : traiter équitablement tous les acteurs et s’inspirer des meilleurs d’entre eux pour faire de ce modèle une référence.
Marie-Sophie Desaulle